
Bourdon terrestre (Bombus terrestris)

Ce bourdon, l'un des plus communs est caractérisé par une large bande jaune orangé à l’avant du thorax et une autre bande de même couleur sur le deuxième segment de l’abdomen. Les deux derniers segments sont couverts de poils blancs.
Seule la femelle possède un aiguillon qui sert à la fois d’organe de ponte pour la reine et d’organe de défense. Les mâles se reconnaissent à leurs antennes plus longues.
Appartenant à la famille des hyménoptères, ce gros et placide insecte se rencontre dans pratiquement tous les habitats pour peu qu’ils abritent des plantes à fleurs. Cette espèce est strictement végétarienne, elle se nourrit de nectar de fleurs qu’elle récolte directement avec sa langue. Pour le bourdon terrestre la couleur violette signifie pitance abondante (gravé dans ses gènes).

Sur notre terrain sont plantés plusieurs arbres à poivre ou Gattiliers, dont la fleur violette attire cet insecte.



On croit volontiers que le bourdonnement est dû aux mouvements rapides des ailes, mais il n'en est rien. Ce bruit si caractéristique des abeilles et des mouches continue à se produire lorsque les ailes sont maintenues immobiles ou même lorsqu'elles sont coupées. Il est causé par les vibrations de la paroi du thorax et par le passage rapide de l'air à l'orifice des stigmates. On perçoit facilement ces vibrations en plaçant le doigt sur le dos d'un bourdon ( A.CAUSTIER - les insectes - 1921 Hachette )
Les bourdons sont les rois du butinage et accèdent à de nombreuses fleurs, grâce à la grande fréquence de leurs battements d’ailes : 100 battements par seconde…




Ce bourdon passe l’hiver en colonie dans une cavité, souvent un vieux nid de souris ou de campagnol. La galerie peut atteindre jusqu’à 1,5m de profondeur. Elle sera garnie d’herbes, de mousses ou de feuilles au sein de laquelle seules quelques femelles parviennent à survivre.
Dès les premiers beaux jours, les femelles survivantes sortent et vont fonder de nouvelles colonies.
Les bourdons sont aussi capables de sortir de leur cavité en plein hiver pour peu que les températures le permettent.
Ils possèdent des facultés étonnantes comme celle de pouvoir retrouver leur nid à plus de 10 km de distance, sans jamais se perdre !


En 2017, une Écossaise a formé une relation des plus atypiques avec un bourdon...
Alors qu’elle jardine devant sa maison, au début du printemps Fiona Presly découvre à ses pieds une reine bourdon. Craignant que l’insecte ne se fasse écraser, elle le place sur les pétales d’une fleur et constate que ce bourdon n’a pas d’ailes. Auprès d’une association spécialisée dans la protection des bourdons, elle apprend que cette reine bourdon est probablement atteinte par un virus qui a empêché la croissance de ses ailes. Ses chances de survie dans la nature sont donc très minces. Fiona décide de lui donner de l’eau sucrée et la place sur une bruyère en fleurs, espérant qu’elle parviendra à se débrouiller toute seule... Seulement, quelques heures plus tard, elle s’aperçoit que la reine bourdon n’a pas bougé… Voyant que la reine bourdon semble en bonne santé, elle lui confectionne un mini-jardin de fleurs pleines de pollen et lui donne un nom : « Bee ».

Ce que Fiona Presly n’imaginait pas, c’est le lien qu’elle était en train de créer avec cet insecte, d’accoutumée sauvage et indépendant.
À chaque fois qu’elle s’approchait du petit jardin couvert de la reine bourdon, celle-ci sortait des feuillages, comme pour venir saluer sa sauveuse et rechercher son contact :
« Elle marchait vers moi et montait sur ma main. Elle semblait heureuse de me voir. C’est comme si tout son être prenait vie. Je pense qu’elle aimait le fait de ne pas être seule. Je crois qu’elle


s’est épanouie en bonne compagnie, même celle d’une autre espèce. Ce sont des créatures naturellement sociables. C’est dans leur instinct. »

En temps normal, une reine bourdon passe le printemps et l’été à construire un nid, puis à s’accoupler et à fonder une colonie – pour finalement mourir à l’approche de l’automne. Grâce aux bons soins de Fiona Presly, Bee a pu dépasser son espérance de vie. Mais, 5 mois après avoir été secourue, elle s’est endormie dans les mains de sa sauveuse pour ne plus jamais se réveiller.
Cette histoire originale a fait l’objet d’un très sérieux article scientifique signé Lars Chittka, un professeur en écologie sensorielle et comportementale à la Queen Mary University de Londres.
