Grèbe huppé (fin)... et Cormoran
Voilà deux oiseaux aquatiques qui ne font pas bon ménage... A plusieurs reprises au cours de mes observations, il m'a été donné d'assister au "manège" d'un Cormoran tentant, en vain, de s'approcher des oisillons.
Systématiquement ce gros oiseau, par rapport au grèbe, était chassé par l'un des parents. Pourtant, le Cormoran, d'après mes lectures ne figure pas au nombre des prédateurs des grèbes...
Le 16 juillet, au lendemain d'un séjour dans le Sud de la France, je suis retourné au bord de l'étang afin de retrouver cette famille Grèbes. les oisillons ont atteint les six semaines et devraient commencer à plonger. Mais ils ne seront "lâchés" qu'au terme de neuf semaines.
Connaissant leurs lieux de prédilection sur l'étang, je les ai vite retrouvés. Les parents et un oisillon...
Au début de cette observation, il y avait trois œufs... Puis deux oisillons... Aujourd'hui il n'en reste qu'un...
Les grèbes ont pour prédateurs les hommes, les renards, les sangliers.
Que s'est-il passé ?
L'oisillon restant a bien grossi. Fort de ses six semaines il plonge, mais n'est pas autonome pour s'alimenter. J'ai pu observer qu'il tentait encore de monter sur le dos de l'un de ses géniteurs, qui s'y refusent catégoriquement !
Le juvénile a le plumage brun-grisâtre et la tête striée noir et blanc. Le jeune grèbe reste rayé jusqu’au changement de plumage avant l’hiver.
Le Grèbe huppé est largement répandu, mais plusieurs déclins ont été observés en Europe au cours du 19ème siècle à cause de la chasse pour le commerce illégal des plumes. Mais les populations se sont reconstituées.
Cette espèce est capable de s’adapter aux zones humides façonnées par l’homme, ce qui permet de constater l'accroissement des populations dans plusieurs parties de la distribution.
Le Grèbe huppé effectue des dispersions et des migrations, surtout dans les parties nord de la distribution pour muer, mais certains d’entre eux muent sur les eaux des territoires de reproduction...
Le grand cormoran se nourrit principalement de poisson. Il plonge pour capturer sa proie avec le bec, et il est capable de rester sous l'eau pendant plus d'une minute. Il remonte le poisson à la surface afin de l'étourdir en le secouant et de le lancer en l'air pour le retourner avant de l'avaler.
Venons en maintenant à notre Cormoran observé tôt le matin sur l'étang de Néal. Il n'est pas rare d'en voir plusieurs dans la partie haute, la plus sauvage de l'étang.
Le grand cormoran vit sur les côtes rocheuses ou sablonneuses, dans les estuaires, près des lacs et des grands cours d'eau. Il niche sur les falaises et les îles rocheuses, et se nourrit dans les eaux abritées.
Cette espèce grégaire niche en colonies sur les corniches des falaises, dans des arbres, sur les côtes ou à l'intérieur des terres.
Alors que j'observais la famille de Grèbes huppés, un Cormoran de belle taille, a tenté à plusieurs reprises de s'approcher de l'oisillon, en nageant ... A chaque tentative de l'impétrant, les parents du petit se sont placés de part et d'autre de leur progéniture et dès lors qu'ils estimaient que la distance entre l'oisillon et le Cormoran s'avérait trop courte, l'un des Grèbes se mettait à nager à grande vitesse en direction du Cormoran puis disparaissait sous l'eau, menant une attaque sous-marine. qui poussait le Cormoran à battre en retraite.
Trois tentatives restées vaines ont été ainsi menées par le Cormoran ...
Ce dernier, sans doute dépité par ses approches infructueuses, a tenté une dernière intimidation en direction des Grèbes en s'ébrouant, avec force, dans le soleil levant. Ce que j'ai tenté de saisir afin de le partager avec chacun d'entre vous.