
Grèbe huppé ... (Suite)...

Après quelques jours d'absence, ce jeudi 27 juin, sous un soleil radieux je me suis rendu à l'étang de Néal, afin d'observer les œufs et constater s'ils avaient changé de couleur, ce qui indique une éclosion proche.
Quelle déception en apercevant le "nid des œufs", comme on le désignait en vieux français. Le nid était vide et semblait avoir été saccagé...
De mon point d'affût photo, j’eus la confirmation que le nid des Grèbes huppés était bel et bien abandonné et qu'il semblait avoir été visité.
Ni œufs, ni coquilles...
Pas de Grèbes huppés aux alentours...
Le nid avait-il subit une attaque de busards qui nichent dans les arbres bordant cette retenue d’eau ?
Le nid avait-il subit une attaque de poissons carnassiers, ce lac de barrage très riche en poissons blancs est qualifié "d’aquarium" tant sa densité est exceptionnelle.
Les plus grands des Grèbes auraient-ils été dérangés par des pêcheurs ?


Déçu, mais non résigné, j'ai repris mon matériel et commencé à arpenter les rives en m'appliquant, à l’aide de ma paire de jumelles, à scruter consciencieusement tout l’étang et en particulier ses berges afin d'y apercevoir "mes Grèbes huppés".
Dans la partie haute de l'étang il m’a été donné de photographier un héron cendré et une aigrette garzette au milieu de fleurs sauvages, un cormoran en villégiature, une autre aigrette garzette, cette fois-ci perchée au dessus de l'eau...


Aux abords de la cascade de gros poissons tentaient, en vain, de remonter vers l'étang haut pour aller frayer...


Puis au fond de cette partie de lac de barrage de près de 80 hectares, après plus d'une heure de recherche, mon regard a été attiré par deux formes claires, juste devant un enchevêtrement de branches et broussailles baignant dans l’eau.
Mon couple de Grèbes huppés, semblant toujours aussi « amoureux »…














Je suis loin de mes sujets...
Pour réaliser ces quelques clichés il m'a fallu pousser mon téléobjectif au maximum, d'autant que j'utilise mon boîtier le plus ancien l'autre étant en réparation.
En dépit de la distance qui nous sépare, un détail m'interpelle, la façon dont les ailes d'un des Grèbes, (il est très difficile de distinguer le mâle de la femelle, le dimorphisme sexuel étant très peu marqué), au second plan sont positionnées, relevées comme un garde corps...
Je confirme avec mes jumelles, un des Grèbes promène les oisillons !
Dans le nid il y avait trois œufs…
Combien sont-ils en promenade sur le dos d'un des parents ?
Je décide de me déplacer afin de me rapprocher du fond de l'étang. En ce mois de juin ce lac de barrage est au plus haut, les berges sont immergées. Je pars en sous bois à l'azimut brutal pour trouver un nouveau point d'observation qui me donnera satisfaction.

De ce nouveau point d'observation j'aperçois deux petits sur le dos d'un des Grèbes. Mais je suis encore trop loin difficile de faire le point sur les oisillons mes images ne me conviennent pas.
Je repars "casser du bois" afin de trouver un nouvel emplacement plus proche, sans toutefois les effaroucher, les déranger. Il en va de la suite de mes observations, les futurs épisodes sur la croissance des oisillons Grèbes huppés et leur devenir sur l'étang de Néal.







Chose faite, je m'installe et ai le bonheur d'observer les grèbes portant leurs petits; les oisillons se mettre à l'eau puis remonter sur les parents.


Après la couvaison de 25 à 29 jours, puis l’éclosion, les oisillons quittent le nid pour élire domicile sur le dos de leurs géniteurs où il est toujours surprenant de voir leur tête blanche rayée de noir dépasser. Cette image offre à l'observateur le tableau familial d'une pouponnière flottante.
Le Grèbe huppé juvénile présente sur la tête et le cou un plumage blanc rayé de noir cryptique dont la fonction probable est de le rendre moins visible dans les roseaux. (Flore et faune 02 mars 2016).
Nourris pendant trois mois par leurs parents, ils sont ensuite appelés à pêcher eux-mêmes leur nourriture.



J'attends avec impatience le retour de réparation de mon boîtier plus récent et donc plus performant pour faire des images plus nettes et rapprochées ...




VIDEO GREBES HUPPES ET OISILLONS
En tout état de cause, rendez-vous est pris pour l'an prochain...
Fort de mes lectures afin de mieux connaître cet oiseau aquatique, je sais dorénavant que dès la fin février la tête des Grèbes huppés se garnit à son sommet de deux panaches de plumes noires ainsi que de deux collerettes de plumes rousses et noires de chaque côté des joues. Les Grèbes huppés se lancent alors dans des parades amoureuses, où les couples exécutent un cérémonial de postures symétriques et rythmées comme dans un ballet nautique parfaitement réglé. Le spectacle est paraît-il fascinant. (Une des figures les plus étranges de ces exhibitions est le « pingouin-fantôme » lorsque l'un des individus après une plongée surgit lentement de toute sa longueur, raide et vertical, en dressant la poitrine contre la poitrine de son partenaire - (Les oiseaux.net). Ce rituel est accompagné de caquètements rauques, saccadés et sonores.
Quelques semaines plus tard, après la couvaison, 3 à 4 jeunes oisillons naissent et quittent le nid pour se réfugier sous les plumes du dos de leurs géniteurs. Progressivement les oisillons se mettent à nager en suivant leurs parents. Ce n'est qu'à 6 semaines qu'ils commencent à plonger et à 9 qu'ils se nourrissent eux-mêmes, s'affranchissant de la tutelle parentale.
Je vais donc tenter de suivre cette évolution... (A suivre...)
