
La conduite au Sénégal
Tambacounda et passer la nuit au « Relais de Tamba » où nous nous délasserons dans la piscine, après ces centaines de kilomètres parcourus sur une route défoncée, encombrée de poids lourds surchargés.
Conduire au Sénégal c'est une aventure en soi et un dépaysement déroutant et assuré !

De fait, cette "expérience" sur les joies de la route telles que nous les avons connues et expérimentées mérite un petit récit illustré.
Contrairement aux transports en commun avec lesquels chaque déplacement est tributaire des inévitables aléas et autres impondérables, tous plus improbables et inimaginables les uns que les autres, et toujours bien trop nombreux pour pouvoir prévoir quoi que ce soit… Utiliser son propre véhicule ( au sens propre comme au figuré) permet de rester "presque" maître de son destin, dans la "jungle" motorisée des "cars rapides", "bus", "clandos" (véhicules particuliers roulant sur des itinéraires souvent fixes), taxis ou Jakartas (moto-taxi), carioles...
Florilège des véhicules rencontrés et de l'état de la route au cours de notre expatriation...









Je passerai rapidement sur la signalétique routière quasi inexistante, nombre de panneaux métalliques étant récupérés par les locaux.
Conduire au Sénégal n'est pas un exploit, mais n’est pas gage de sérénité et n'est pas sans danger non plus...
C’est la loi du plus fort qui s’applique, pas le code de la route... Alors il ne faut avoir aucun scrupule et ne jamais hésiter à se servir à outrance de son klaxon et de ses phares, les seuls moyens d’annoncer sa présence et de tenter de s’imposer... Toutefois, il convient de garder à l'esprit que l'on n'est pas chez soi, et qu'il vaut mieux freiner que de forcer son droit au passage...
Face à des camions chargés au-delà de l'entendement...
Vis à vis des cars-rapides "investis d'une mission divine", avec des passagers dedans, dessus, sur les marchepieds... Et descendant en marche dès la destination atteinte...






A l'approche des charrettes ou carioles bringuebalantes tractées par un cheval rachitique ou un pauvre âne chétif...





Et, je n'évoque pas la conduite de nuit...
Idéalement, il faudrait soit être un peu nyctalope, soit avoir des lunettes à vision nocturne infrarouge, pour pouvoir distinguer suffisamment à temps, les motocyclistes, les charrettes, les cyclistes, les piétons, sans citer la faune, tous dépourvus de lumières.
Sans oublier tous les autres locaux usagers motorisés de la route dont le véhicule ne dispose que très rarement de l’éclairage réglementaire. Dans le meilleur des cas il est alternatif, tout comme les clignotants mis en marche (quand ils fonctionnent) pour se signaler à la nuit tombée, à l'approche d'un véhicule...


Hors routes récemment refaites par la France, l'Espagne ou la Chine, il y a peu de marquage au sol...
Niveau revêtement, les routes sont plus qu’irrégulières : pas de couche d’asphalte en continu mais des pointillés de plaques de goudron praticables, ponctuées de nids-de-poule. Parfois, c’est carrément des nids d’autruche vu la dimension impressionnante des trous.
La conduite consiste donc à slalomer et à "planter" de grands coups de frein afin d’éviter les trous sans finir sur le bas côté...
Par ailleurs, il est parfois impératif de rouler sur ces mêmes bas-côté, dans la terre ou sur le sable, pour ne pas se faire percuter.



Les trous, les dos d'ânes non annoncés, le sable peuvent êtres classés dans la catégorie des obstacles immobiles...
Mais les routes sénégalaises sont aussi le terrain de jeu de la faune locale domestique et sauvage... A classer dans la catégorie des obstacles mobiles...
Il y a toujours des chèvres, des moutons, des zébus, des ânes, des chevaux, des poules, des chiens errants.
Il faut donc rester en état d’alerte maximale pour éviter de percuter ces animaux.
Pour éviter, autant que faire se peut, les collisions avec ces animaux , l’idéal est de se familiariser avec les habitudes comportementales des principales espèces "rencontrées" et en fonction anticiper leur trajectoire et la vitesse de son véhicule.
Pour ce faire, j'ai découvert sur la toile " le petit guide de survie à l'usage du courageux ou aventureux conducteur au Sénégal".

Sur la route, un âne reste figé à l’endroit où il a décidé de s'arrêter. Donc, dans la grande majorité des cas, pour passer sans encombre, il suffit de ralentir et simplement de s'écarter de sa zone de stationnement.

Pour les chèvres, elles conservent généralement leur trajectoire et leur vitesse. Là encore, il suffira de ralentir et de s’écarter à l’opposé de la direction choisie par le caprin.

Pour les ovins, attention, les éviter revient un peu à jouer à la roulette russe... Sur la route, les moutons, comme les poules sont des affolés hystériques, qui ne semblent obéir qu’à la théorie du chaos. Leurs déplacements sont totalement aléatoires et absolument imprévisibles !
Il est donc vain d’anticiper quoi que ce soit, il faut juste ralentir, et espérer que la collision n’ait pas lieu.

Quant aux zébus , c’est un peu un mix de l’âne et de la chèvre, en beaucoup plus gros. Mais comme, bien souvent, ils se déplacent en troupeau, ils prennent tout l’espace et ne laissent donc pas d’autre choix que de s’arrêter et attendre qu’ils traversent, ou au mieux rouler au pas derrière eux.







Situations particulières moins courantes, les animaux sauvages essentiellement rencontrés dans la région du Sénégal oriental, notre destination. Ainsi, sur l'interminable route traversant le Parc National du Niokolo Koba, nous a-t'il été donné de croiser des phacochères , des singes , des pintades...
Dès que l'on s'éloigne de la capitale et des villes principales, le bitume laisse la place aux pistes plus ou moins carrossables, selon la saison. D'autant que leur état se dégrade systématiquement pendant la saison des pluies, au point de ne devenir praticables que pour un 4x4.
Quel que soit le type de piste empruntée, terre, sable, en latérite, cailloux, bois (pour certains passages à gué), tout est possible... Le dépaysement est au rendez-vous, les sensations assurées…
Outre le fait d'avaler de la poussière, même en adaptant sa vitesse nous sommes secoués au point de risquer le tassement de vertèbres, mais le plus dur ce sont les tronçons en “tôle ondulée” sur lesquels nous rebondissons frénétiquement...








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Pour conclure sur cette "expérience" sur les joies de la conduite au Sénégal, sur ces aventures dépaysantes et parfois déroutantes, nous pouvons témoigner que l'arrivée au gîte d'étape, sans incident ou accident, après une journée de conduite sur route et sur piste, est un réel soulagement, tant l'attention et le physique ont été mis à rude épreuve...
Mais paradoxalement on ne s'en lasse pas, nous n'avons qu'une hâte : Revivre cela !

