
La grotte de Glamouse - (Photographies en basse luminosité)



La grotte de Clamouse est située à Saint Jean de Fos, à deux pas de Saint-Guilhem-le-Désert relais sur les chemins de Compostelle, c'était au Moyen âge un haut lieu de la chrétienté où fidèles, croisés et pèlerins venaient se recueillir et vénérer un morceau de la Vraie Croix. Si l'abbaye d'origine, fondée par Saint Guilhem au IXème siècle, a disparu, l'église actuelle est un joyau de l'art roman, classé au patrimoine mondial de l'humanité.
À l'intérieur du village, fenêtres géminées romanes, linteaux gothiques et meneaux renaissance se déclinent au fil des ruelles.
La grotte de Clamouse a gardé pendant des millénaires ses secrets. C’est en 1945 qu’une équipe spéléo de Montpellier a découvert ce monde souterrain, mais elle n’a été ouverte au public qu'à partir de 1964 sur une boucle d’environ un kilomètre. La grotte a été aménagée par une équipe de spéléologues dans le plus grand respect de l’environnement souterrain. Elle est classée par le Ministère de l’Écologie et du Développement Durable : «Site scientifique et pittoresque».

La légende, quant à elle rapporte qu’un jeune berger du Causse avait pris l’habitude de faire parvenir à sa pauvre mère une brebis de son troupeau en précipitant celle-ci dans un abîme du Causse d’où l’eau souterraine la transportait jusqu’à la résurgence en contrebas. Un jour, c’est le corps de son fils que la mère y trouva… Folle de douleur, elle aurait erré longtemps aux abords de la grotte en poussant des clameurs désespérées.

La source et la grotte de Clamouse doivent leur nom au terme languedocien "clamousa" (clameuse ou hurleuse), en raison du bruit de l'eau de la rivière souterraine lors des crues.
Cet été, à l'occasion, d'un séjour à Montpellier, j'ai visité la grotte de Clamouse dont les galeries s’ouvrent à quelques centaines de mètres du pont du Diable au cœur des Gorges de l'Hérault. C’est une merveille souterraine que le lent travail de l’eau ne cesse d’embellir depuis plusieurs millions d’années. Cette grotte doit sa renommée à la beauté, la diversité, l’abondance et la rareté de ses concrétions, notamment les très rares cristaux d'aragonite.

La photographie est directement liée à la lumière. Celle-ci joue un rôle déterminant dans la composition et l’esthétisme de l’image, mais également dans sa qualité finale.
De fait, la photographie dans une grotte où les flashs sont interdits, c’est-à-dire dans des conditions de prise de vue où la lumière manque, il est plus difficile d’obtenir de belles photos. Pour le photographe, il va falloir composer avec différents paramètres de son boîtier, sans retarder le groupe qui progresse au rythme du guide, qui a un temps imparti pour la visite...
Il m'a donc fallu composer avec , outre le peu de temps de pose...
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- L’ouverture : qui a pour conséquence de diminuer la profondeur de champ, c’est-à-dire la zone de netteté sur l’image ;
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- la vitesse d’obturation : en ralentissant le temps de pose, ce qui va permettre de faire rentrer plus de lumière, sans pour autant que l’image soit floue, phénomène appelé le flou de bougé effet très peu esthétique;
- La sensibilité ISO : dont la contrepartie quand on l’augmente, elle de créer du bruit sur l’image ;
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- L’ajustement de l’exposition au post traitement : sans faire de miracle permet en général une excellente réduction du bruit, pour cela il faut photographier en RAW et disposer de bons logiciels de traitement.

Voilà tout ce que je me suis appliqué à faire afin de vous présenter quelques photos de cette magnifique grotte de Clamouse…
Bonne balade "spéléo - photographique", en visionnant le diaporama ci-dessous.



L’aragonite est un minéral composé de carbonate de calcium, c'est donc un polymorphe de la calcite et de la vatérite. Ses cristaux peuvent atteindre 30 cm de long.
En conditions ambiantes, l'aragonite se transforme très lentement en calcite (en plusieurs dizaines voire centaines de millions d’années).

Dans la grotte de Glamouse, en plus des classiques concrétions des cavités que sont les stalactites, stalagmites et autres draperies, on peut admirer des excentriques, concrétions apparentées aux stalactites et aux stalagmites, mais ne poussant pas de haut en bas ou de bas en haut, mais en biais, voire à l'horizontale. Ces excentriques peuvent même tourner, faire des angles (parfois droits). L'origine de la croissance non verticale de ces concrétions n'est pas parfaitement élucidée.
Il y a tout d'abord les lois de la cristallisation. Un cristal est un arrangement orienté d'atomes et a souvent une croissance plus rapide dans une direction que dans une autre.
La structure du cristal, en général de la calcite, peut être perturbée par un changement dans la chimie des eaux. Cela peut en perturber la croissance. Une augmentation de la teneur des eaux en magnésium peut entraîner la cristallisation d'aragonite, qui peut former des aiguilles poussant perpendiculairement aux parois et aux autres concrétions.
Aragonites ou autres impuretés, pas forcément disposées à la base ou au sommet d'une concrétion verticale, peuvent servir de germe à un départ latéral de nouveaux cristaux.
Il y a ensuite les lois de la capillarité. Les eaux qui circulent sur et dans les concrétions sont soumises aux forces de capillarité et de tension superficielle, pouvant avoir une intensité plus forte que la gravité à ces échelles.
Tout cela s'ajoute et se retranche à la gravité, mais de façon variable. Et quand le cocktail de tous ces effets domine localement la gravité, on obtient des excentriques.












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