
Séjour insolite... (Episode 3)
Au mois de février, nous sommes partis en escapade dans le massif du Pilat, pour un séjour "off road" tant pour notre Defender que pour nos chaussures de marche. Objectif, vivre quelques jours déconnectés (sans téléphone, sans Internet, sans télévision...).
Un séjour au plus près de la nature dans une fuste sur la commune de Planfoy.
"Séjour en fuste" à Planfoy
La commune de Planfoy, nichée sur les pentes du col de la république sur la RD 1082, se situe au sud-est du département de la Loire, dans le Parc Naturel Régional du Pilat. L'altitude du territoire communal varie de 597 mètres à 1099 mètres.
Une partie du territoire communal est incluse dans deux sites Natura 2000 (réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux »). Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS).



Situé à 6km au sud de Saint-Etienne, Planfoy fut longtemps rattaché à la Grand’Eglise de Saint-Etienne ; puis, ce lieu-dit devient un hameau de Saint-Genest-Malifaux, situé entre les deux vallées du Furan et du Furet où sur les bords s’établirent les forges des Molières qui fabriquaient de la coutellerie.
Le territoire communal, par une loi du 23 mai 1863 portant création de Planfoy, a été pris sur les trois paroisses de Saint-Etienne, Saint-Genest-Malifaux et Rochetaillée. L’origine du nom proviendrait de plantations de fayards, nom du hêtre dans cette région où il fut abondant autrefois.



C'est dans la côte de Planfoy qu'eut lieu la première course automobile en 1899 et, pendant plusieurs années de nombreux cyclistes de tous âges ont participé à la journée "vélocio", épreuve cycliste de côte ayant lieu chaque année au mois de juin dans le massif du Pilat, en hommage à une figure emblématique du cyclotourisme français, Paul de Vivie, dont le surnom est « Vélocio ».
Le bourg de planfoy, situé à une altitude de 967 mètres, regroupe autour de son église de belles maisons de pierre. C'est également le départ de 7 sentiers en boucle que nous avons parcourus pendant notre séjour.

Quelques vues des paysages qui bordent la commune de Planfoy, et s'offrent à nous, sur les sentiers au départ de notre fuste...







Le massif du Pilat doit l'essentiel de son attrait à sa parure forestière. La forêt s'étend sur près de 33 000 hectares couvrant ainsi près de 50% du territoire. Le peuplement forestier est dominé par la futaie résineuse à 65%, les feuillus représentant 8% de la surface boisée et les futaies mixtes de feuillus et résineux 28%.
La forêt progresse au rythme de 200 ha par an sur le territoire pour sa très grande majorité à 90% de manière naturelle.

La fuste est une construction en bois dont les murs sont faits de troncs bruts (non calibrés), simplement écorcés et empilés, les fûts s'encastrent dans leur longueur et sont entrecroisés dans les angles.


La construction d'une fuste est issue d'une technique traditionnelle très ancienne du travail du bois.
Largement utilisée dans les pays nordiques (Canada, Etats Unis, Norvège, Suède, Finlande, etc. ... ), on trouve aussi le savoir faire des fustiers dans les pays de l'Est de l'Europe. Dans chaque région, les fustiers développent des techniques qui leur sont propres et il existe de nombreuses variations dans les modes de construction à travers le monde.


Le matériau utilisé est le rondin de bois brut, qui provient d'un tronc d'arbre d'un diamètre entre 20 et 50 cm, dont le fût a été écorcé puis taillé à la main de manière artisanale.
Chaque tronc garde ainsi sa forme et ses courbures naturelles ce qui rend chacune de ces constructions en bois empilés unique et originale. C'est tout l'art du fustier que de choisir et d'orienter chaque tronc prenant place dans la construction afin de créer une harmonie et une atmosphère chaude et confortable.


Depuis la fin du siècle dernier la fuste suscite un regain d'intérêt en France où l'on voit ce type de maisons en bois se développer sur le territoire..


Aménagement intérieur de notre fuste, une grande pièce à vivre bien équipée et dotée d'un poêle qui flambera tout notre séjour, nous offrant une douce quiétude réparatrice, au retour de nos balades .






... Une chambre principale et une seconde chambre avec lits superposés qui nous a servi de" dressing" et une pièce d'eau avec toutes les commodités.









Le tour des barrages : Circuit de 14 kilomètres au départ de notre fuste avec au total un dénivelé de 260 mètres à descendre puis à remonter.
Barrage du Gouffre d'Enfer :
Très belle promenade, qui nous fait descendre au barrage du Gouffre d'Enfer.
Construit dans une vallée très encaissée en 1866, l’originalité de ce barrage, c’est d’abord d’être situé dans un cadre de forêts et de falaises très dépaysantes, mais également que dès sa construction, l’approche touristique a été prise en compte d’où cette magnifique partie de sentier, mais aussi l’aménagement du Belvédère et des plantations avec des essences très variées.
Depuis 2003, sans doute en raison de son âge, le barrage n’est plus mis en eau et sert comme écrêteur de crues. Ce qui est compréhensible pour la sécurité, mais regrettable pour le paysage. Le plan d’eau, avec ses méandres était magnifique dans son écrin de forêt.
Le site du Gouffre d'Enfer est un pôle d'activités verticales qui propose un ensemble d'équipements complémentaires et progressifs pour se familiariser et s'entraîner aux techniques de l'escalade. Il est composé d'une via ferrata adultes avec une tyrolienne de 200 mètres, un parcours montagne adultes, un site sportif d'escalade. Mais également d'une via ferrata et d'un parcours montagne enfants.





Au pied du barrage, des escaliers remontent les 52 mètres de dénivellation pour accéder au sommet de la digue.

L'aqueduc des Sources des Fontaines, construit simultanément avec le barrage du Gouffre d'Enfer, l'ouvrage doit améliorer l'alimentation en eau de la ville de Saint-Etienne par les bornes fontaines, mais également parer aux incendies, fournir les jets d'eau des places publiques et améliorer la propreté des rues.
Le chantier s'ouvre en 1859 et se termine en 1862.
Sur environ 1000 ha, les eaux d'une vingtaine de sources et de petits ruisseaux sont captées pour être acheminées jusqu'à l'aqueduc. Le 1er janvier 1863, tout Saint Etienne salue l'arrivée d'une eau pure et limpide qui aura parcouru 17 kms et 565 mètres de dénivelé. L'aqueduc longe le Furan sur sa rive gauche jusqu'au




Gouffre d'Enfer qui atteignit très vite ses limites.
La Ventellerie, "ventiler les eaux du Furan". Le chantier du Gouffre d'Enfer démarre à l'été 1859. On commence par la ventellerie pour détourner la rivière et assécher la zone de construction du barrage. Cet édifice technique se présente comme un pont avec 10 arches étroites surmontées de treuils. 5 vannes sont fermées côté réservoir, 5 autres détournent le cours du Furan dans le canal de dérivation.

L'ouvrage sera ensuite le centre névralgique pour gérer l'eau du site.
C'est ici que l'on va maîtriser la hauteur du réservoir du barrage, l'alimentation des usines de la vallée et que l'on va pouvoir écrêter les crues.
Le réservoir du barrage doit être maintenu à un niveau constant pour garantir l'alimentation en eau potable de Saint-Etienne. Si le niveau baisse, le gardien compense et ouvre les 5 vannes de gauche. En cas de crue la ventellerie laissera monter le niveau du barrage et si besoin dirigera une partie du flot dans le canal de dérivation, via les 5 vannes de droite.

Pas du Riot, second barrage construit en 1878 pour compléter le


Rencontre avec un Colvert qui remontait le courant du Furan aux abords de la Ventellerie.








Le barrage du Pas du Riot, construit entre 1873 et 1878 retient les eaux du Furan dans une retenue de 14 hectares. Sa capacité est de 1 million de mètres cubes. Il participe à l'alimentation en eau de près de 330 000 usagers du département de la Loire. En moyenne le barrage assure 60% des besoins en eau de la ville de Saint-Etienne et de sa couronne. La qualité préservée des eaux du Furan facilite le traitement. Cette ressource est un véritable trésor situé dans un écrin naturel exceptionnel.



Le Balcon de Guizay : Circuit de 8.5 kilomètres au départ de l'esplanade du Sacré-Coeur de Guizay. Dénivelé assez important pour descendre et remonter de l'Ondenon. Point haut 910 mètres, point bas 681 mètres.
Le site du Guizay est un lieu remarquable qui domine la ville de Saint-Étienne et la vallée de l’Ondenon en limite ouest du Parc. Ce site s’insère dans un ensemble plus vaste appelé « le balcon stéphanois » orienté vers l’axe nord-sud de la Grand’Rue, rectiligne de 5 km.
Le site aurait plus de majesté sans les antennes et surtout sans les lignes Haute Tension. En effet, de part sa position stratégique en belvédère sur l’agglomération, le Guizay est ponctué de nombreuses antennes de radiocommunications qui viennent enserrer son point d’attrait originel, la statue du Christ ou Sacré-cœur inaugurée en 1934.

Statue du Sacré-Cœur du maître sculpteur Fredy Stall - 1934

Par la verticalité des infrastructures et ouvrages qui le ponctuent, le site du Guizay est un véritable point d’appel visuel, un élément structurant du paysage à l’échelle du territoire de l’Ondenon et du Furan pilatois.
Le Guizay offre une vue sur la topographie singulière de Saint-Étienne : la ville collinaire s’étire entre le Pilat au sud et la plaine du Forez au nord; à l’arrière plan, on distingue les Monts du Forez à l’ouest et ceux du Lyonnais à l’est.
Le centre-ville se distingue par un ensemble très serré de constructions aux tuiles rouges avec quelques bâtiments de grande hauteur émergeant au-dessus de ce tissu urbain, caractéristique du plan en damier dessiné par Dalgabio.










Quelques images prises au gré de nos balades...








Au cours de nos excursions, nous n'avons pas croisé d'animaux excepté de belles Limousines et quelques bœufs fermiers d'Aubrac...


Au détour d'une piste en plein découvert, un chevreuil en fuite photographié au "jeté"...







J'ai donc décidé d'orienter mes objectifs vers le ciel, afin de saisir les Buses variables que nous avons le plaisir d'observer à chacune de nos sorties, lors de leurs survols des massifs découverts ...

La Buse variable est un rapace assez placide, plutôt farouche. Dérangée, elle s'envole calmement en piaulant.
Comme son nom l'indique, elle a un plumage extrêmement variable. Cela peut aller d'un blanc presque pur à un brun sombre quasi uniforme, avec tous les intermédiaires possibles et imaginables. La silhouette est massive, particulièrement chez la femelle, plus grande et plus robuste que le mâle.
Le cri habituel de la Buse variable est un miaulement plaintif de 2 secondes environ, un "kiiaaaahh" puissant, de tonalité élevée mais dont l'intonation a tendance à baisser à la fin. L'oiseau l'émet le plus fréquemment en vol, mais également au posé.
La Buse variable est avant tout un oiseau forestier. Il a besoin des arbres pour la nidification. Mais plutôt que la forêt compacte, il apprécie les marges des zones forestières, les lisières et clairières, les petits boisements et bosquets, les prés-bois en altitude, etc.
Les milieux ouverts servent à l'alimentation.
La buse recherche avant tout les petits rongeurs tels que les campagnols des cultures qu'elle chasse à l'affût depuis un perchoir élevé ou alors en vol sur place lorsque le temps s'y prête. Les proies sont capturées au sol à l'issue d'un vol oblique.
La Buse variable n'est pas menacée.



En complément de nos excursions pédestres, aux vues des terrains de jeu qui s'offraient à notre véhicule, nous n'avons pas boudé notre plaisir de faire crapahuter notre Defender sur les pistes forestières ouvertes à la circulation des tous-terrains.








Les randonneurs, également "tous-terrains"... Nous sommes passés de la marche sur la neige, dans la boue, sur la roche...
Nous avons arpentés des pistes en sous bois, en forêt, des sentes en tourbières, des chemins improbables et des routes vicinales.

