
Marcher avec des lions...


Un sujet qui sur certains forums est évoqué très cyniquement et fait claquer négativement les touches des claviers…
Je ne m'étendrai pas sur les raisons évoquées...
Certes, les conditions d’obtention de certaines photos peuvent sembler assez contraires à « l’éthique » des grands photographes naturalistes que j’admire, mais pour autant, alors que mes objectifs ont, à de multiples reprises côtoyé la faune sauvage, je ne me suis pas senti mal à l’aise avec ces prises de vues.
De ce que nous avons pu constater, les animaux étaient libres de leurs actions sur l’itinéraire emprunté, à l’exception de quelques poses orchestrées par des soigneurs. Des sénégalais, formés par des rangers sud-africains, particulièrement attentifs au bien-être animal comme ont pu en témoigner les caresses et câlins mutuels auxquels nous avons pu assister.

C'est en milieu de matinée, après avoir écarté un varan de la piscine, puis joué à "Indiana Jones" au côté d'un ranger qui avait récupéré un python égaré près du lodge central, il y a des petits matins comme cela... que nous avons rejoint le parc aux lions.


Une rencontre hors du commun, qui va nous permettre de mieux comprendre le comportement de ces animaux et surtout la difficulté pour ces orphelins d’être réintroduits dans la savane africaine.
Marcher à moins de trois mètres derrière des lions est une expérience que nous n'avions jamais imaginée.
Les voir de si près se déplacer, interagir entre eux et avec les marcheurs est sidérant.


Les lions que nous accompagnerons dans leur balade se prénomment Tiger pour le mâle et Kalela pour la femelle.
Frère et sœur, orphelins ils sont originaires du Kalahari. Agés de 2 ans et trois mois, ils sont considérés comme juvéniles et pourtant... Ils sont déjà grands et la crinière du mâle est visible. Au total 180 kilos de muscles nous font face.
C’est donc avec un lion et une lionne, apprivoisés et reconnaissants pour leurs soigneurs que nous avons fait notre marche.
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Les jeunes sont sevrés au bout de six mois et restent auprès de leur mère pendant encore deux ans.
Tiger, Kalela et trois autres lions se repaissent d'un âne tous les cinq jours... Pour la petite histoire... nous étions le cinquième jour leur repas serait servi en soirée.


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Très rares sont les endroits qui nous laissent approcher de tels fauves.
Sans barrière, sans attache, seul un bâton vous est remis afin de « montrer » au lion que les bipèdes que nous sommes ne sont pas une proie… Quel signe dérisoire au regard de la puissance de ces animaux…
Avant de débuter cette marche, en les attendant, nous recevons une série d’instructions : ne jamais marcher devant les lions, ne jamais leur tourner le dos, ne jamais lâcher le bâton…
Ce sera un exercice de style pour faire des photos présentables, car une fois l’œil rivé à votre boîtier, votre champ de vision se restreint et votre attention est détournée, ce qui me vaudra au cours de la balade, sous les yeux de Bénédicte que je photographiais avec Kalela, d’être frôlé et observé en coin avec insistance par Tiger revenant du sous-bois…
Plus de frayeur pour ceux qui assistèrent à la scène, que de mal pour moi.….
Le lion est probablement l'un des félins les plus connus avec le tigre.
Le corps de l'animal est long et trapu, et repose sur des pattes épaisses et puissantes. Le pelage assez court, est ordinairement couleur sable, chamoisé, jaunâtre ou ocre. Le dessous est plus clair, presque blanc chez la femelle. La tête, large, est ornée d'oreilles rondes au revers noir. La queue se termine par un long pinceau également noir.
Chez les mâles adultes, la crinière est d'une teinte plus soutenue, brun foncé, fauve ou noire.
Le lion consacre le plus clair de son temps à l'inactivité et ne chasse qu'à l'obscurité ou aux heures fraîches du matin. La grande majorité des prises sont assurées par les lionnes. En effet les mâles, étant plus lourds et moins rapides, s'avèrent moins efficaces. Les traques se pratiquent à l'affût lorsqu'un félin chasse seul, et par encerclement quand elles agissent en groupe. Le mâle ne participe que pour les proies les plus imposantes : buffles, éléphants pré-adultes... Habituellement leur rôle est d'assurer la protection de la troupe des autres lions.
A l'arrivée de ces deux lions venant à notre rencontre, une légère appréhension s'installe...
La même que celle ressentie lors de photos sous-marines de requins, en particulier avec le "Seigneur aux longues nageoires"
(voir article - https://www.mestempsdepose.com/rencontre-avec-le-longimane).
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J'allais oublier qu' avant de partir à la rencontre de ces lions, vous devez signer une décharge, déclinant la responsabilité de la réserve en cas d’incident.
Soyons conscients que ce ne sont pas trois accompagnateurs équipés d’un simple bâton qui pourront éviter qu'un de ces deux fauves, aussi gentils semblent-ils, recouvrent juste quelques secondes, le temps d'un coup de patte... ses instincts primaires...
